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Sokone : COCOGEP autonomise ses partenaires en semences d’arachide

A Sokone dans la région de Fatick, département de Foundiougne, le COCOCEP (Comité de coordination et de gestion du partenariat) distribue chaque à l’approche de l’hivernage des semences d’arachide à ses membres. Depuis plus de cinq ans, la même opération est reconduite au grand bonheur des familles qui n’attendent plus la campagne agricole pour avoir des semences. Cette stratégie a, aujourd’hui, été développée dans toute la commune Diossong et environs.

Au village de Thiamène Birame dans la commune de Diossong, Ndèye Mbao a bénéficié des semences d’arachides distribuées par le COCOGEP. « C’est ma 4ème année que je reçois ma dotation de 100 kg d’arachides. Auparavant, je n’avais jamais reçu une seule graine. Le COCOGEP m’a enlevé une épine du pied », a témoigné cette dame de taille moyenne. Dans sa parcelle de moins de deux hectares et sous un soleil de plomb, Ndèye Mbao s’active avec ses enfants à l’enlèvement des mauvaises herbes. Des herbes qui pourraient empêcher le bon développement de son champ. Tantôt, elle donne des instructions à un groupe de jeunes filles qui vient lui prêter main forte. Tantôt, Ndèye fait des va et vient entre les allées pour vérifier le comportement végétatif de son champ. A perte de vue, l’homogénéité de la levée des plants et la verdure des feuilles dues à la régularité des pluies présagent de bonnes productions comme dans les années précédentes.

Communément appelé le bassin arachidier, la région de Kaolack est connue pour sa production d’arachides. Si les producteurs sont très actifs, quelques griefs sont souvent notés dans les campagnes agricoles et de commercialisation. Pour cette dernière, les complaintes fusent de partout, notamment la qualité des semences d’arachide distribuées qui décriée le plus souvent par certains producteurs, son insuffisance voire le retard dans la distribution des graines.

Pour éviter d’entrer dans cette politique d’attentisme et ou de dépendance, le COCOGEP a lancé un projet de production de semences d’arachides, il y’a de cela quelques années. « Nous avons acheté des semences d’arachides à l’ISRA (Institut sénégalais de recherches agricoles). Ces graines ont été démultipliées avec l’appui de quelques producteurs. Au fil des années, nous sommes parvenus à obtenir une dizaine de tonnes d’arachides. C’est cette production que nous donnons à nos membres à chaque approche d’hivernage », a expliqué Babacar Thiam (lire interview).

Comme Khady Mbao, beaucoup de femmes de Thiamène et d’autres contrées non loin de Diossong cultivent de l’arachide grâce à l’appui de ce projet. « Bientôt cinq ans que je ne me suis pas présentée à la commission de distribution des semences parce que notre organisation nous remet de la semence que nous avons-nous même produite », confie Mme Mbao. En effet, l’approche de COCOGEP consiste à donner de la semence aux producteurs. « L’année dernière, j’ai pu récolter près d’une tonne d’arachides sans compter le foin », indique-t-elle sous le regard attentif des responsables du projet. Après chaque récolte, les bénéficiaires remboursent la quantité que l’organisation leur avait remise. L’autre partie est destinée à la consommation et à la vente. « Avec ma récolte de l’année dernière,  j’ai remboursé mon prêt au projet. J’ai également conservé une bonne quantité au magasin de stockage pour le prochain hivernage », soutient-elle. Et de préciser avant d’amener mes semences, j’effectue un travail préliminaire qui consiste à bien les protéger contre les pucerons et autres parasites qui peuvent gâter l’arachide ».

Comme dit souvent l’adage, rien ne se perd dans l’arachide. Ndèye et toutes les femmes de la localité ont appris la leçon. En effet, avec leurs récoltes, elles contribuent aux charges familiales. Elles investissent dans leur famille et dans l’éducation de leurs enfants. « J’arrive à inscrire mes deux fils à l’université de Ziguinchor au sud du pays. J’achète leurs fournitures et je leur envoie aussi de l’argent grâce à cette oléagineuse », confie Ndèye avec beaucoup de fierté, malgré la sueur qui coule sur son visage.

Par : Ababacar Guèye

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