Champs Collectifs : une réponse à l’insécurité alimentaire
Le champ collectif est une activité agricole de type communautaire qui regroupe l’ensemble des membres d’un groupement de village, d’une famille et/ou d’une caisse de solidarité dont les produits servent à surmonter la soudure au profit des couches les plus vulnérables en renforçant les stocks des greniers.
Avant son introduction en milieu paysan, les populations étaient confrontées à d’énormes difficultés d’approvisionnement en céréales pendant les périodes de soudure. Elles étaient soumises aux exigences des usuriers qui pratiquent la spéculation. Afin d’échapper à cette manœuvre des chefs de familles bradaient ou mettaient en gage leur matériel agricole, unique moyen de production dont ils disposent.
Pour faire face à la soudure, le champ collectif est expérimenté au sein de chaque groupement pour alimenter les greniers de prévoyance soudure. Ainsi, le champ collectif permet de lutter contre l’insécurité alimentaire à travers l’alimentation d’un grenier communautaire qui approvisionne les membres du groupement dans les périodes de soudure qui varient entre 3 et 6 mois. Il permet aussi aux familles les plus démunis d’organiser des diners communs sur une longue période.
Catégories de champ collectif
Au sein du programme AdC-Sénégal, il y a trois types de champs : le champ collectif villageois (CCV), le champ collectif de groupement (CCG) et le champ collectif familial (CCF).
Le CCV regroupe l’ensemble des populations villageoises. Il existe généralement dans les villages de taille petite et moyenne. Le CCG concerne les membres d’un groupement féminin ou mixte qui décident de cultiver un champ pour renforcer le disponible alimentaire pour leurs membres.
Le CCF existent plus chez les sérères et les Socés au sud du Sénégal et au centre (bassin arachidier). Ce sont les membres d’une même famille qui assurent la gestion des CCF.
Caractéristiques d’un champ collectif
Pour les partenaires d’Action de Carême Suisse, un champ collectif est caractérisé par les éléments suivants : une exploitation collective, un mode de gestion participatif, une utilisation collective des productions et un système de remboursement en nature, sans intérêt et n’exigeant aucune garantie.
Dans un champ collectif ou de groupement, toutes les activités culturales (défrichage, acquisition de semences, semis, désherbage, récolte et conditionnement) sont réparties entre les membres du groupement villageois.
Un comité composé généralement de 05 personnes est chargé de l’organisation du travail et de la définition des modalités d’utilisation des productions. Il est composé d’hommes et de femmes volontaires qui doivent assurer un bon fonctionnement du champ collectif. Ce comité a également pour tâches la prospection de la parcelle à cultiver, et le choix des espèces culturales à cultiver. Destinée à ses membres, la production du champ collectif est partagée à parts égales. Parfois, les populations les plus démunies, principales cibles du programme Adc reçoivent 60%du stock Chaque créancier rembourse sans intérêt la quantité empruntée.