La calebasse de solidarité représente-t-elle aujourd’hui une alternative pour les femmes d’accéder aux crédits qui leur permettraient de mieux tirer profit de leurs activités ? Coumba Diallo Sall, présidente du Réseau national des Calebasses de Solidarité (RENCAS) répond par l’affirmative. En marge d’une Assemblée générale ordinaire de renouvellement des instances dudit réseau, Mme Coumba Diallo a déclaré qu’il ‘’y a beaucoup de calebasses qui gèrent actuellement des millions de F CFA mais dans les caisses on ne peut même pas trouver 200 000 F cfa, parce que l’argent tourne entre les mains des femmes. Elles bénéficient des financements pour dérouler leurs activités génératrices de revenus’’.
Pour simplement dire qu’une telle initiative locale et très originale peut permettre aux mirco entrepreneurs d’accéder aux fonds nécessaires, pour financer leurs activités économiques et ainsi le problème d’accès aux crédits. Surtout que ‘’ les femmes n’auront plus à courir derrière les micro-crédits pour demander des prêts qu’elles remboursent avec un taux d’intérêt vraiment inacceptable’’. Elle a par ailleurs salué l’impact des calebasses de solidarité, qui ont permis à ses bénéficiaires d’être ‘’indépendantes financièrement’’. Coumba Diallo informe : ‘’Actuellement elles s’auto-financent entre elles’’. En effet, à travers un fond rotatif destiné à accroitre le capital de chacune des membres du groupements, à tour de rôle, reçoit une somme relativement importante pour accroitre ses activités économiques. Après deux, voire trois mois, la somme est remboursée et prêtée à une autre membre. Entre le montant du prêt et celui remboursement, la somme a permis de réaliser des bénéfices suffisants pour rembourser le prêt et dégager un revenu substantiel, qui servira à accroitre leur fonds de roulement. Au terme du processus, la micro-entrepreneuse a désormais la possibilité d’acheter davantage de produits à transformer ou à revendre. ‘’Elles ont des boutiques où elles font des achats groupés. Et aujourd’hui aucune femme qui participe à une calebasse de solidarité, ne reste une journée sans préparer à sa famille à manger, ni à payer la scolarité de ses enfants. Également pour la prise en charge sanitaire, c’est la calebasse qui prend en charge l’ordonnance de ses membres’’, explique Mme Sall.
Ainsi le RENCAS dont la coordination est assurée par AgriBio Services et qui compte près de 3000 membres dans 11 régions du Sénégal, veut devenir une coopérative pour davantage organiser la calebasse de solidarité. Également le réseau compte s’ouvrir pour toucher les autres régions. Parce qu’aux yeux de la patronne du RENCAS, ‘’si on arrive à regrouper l’ensemble des calebasses qui respectent la charte, et qui se trouvent au niveau du Sénégal, ça sera un atout pour le réseau’’.
Ndèye Fatou NIANG
Le Quotidien N°5668 du Samedi 15 et dimanche 16 janvier 2022
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