L’objectif est le renforcement de la solidarité, la réduction des inégalités et la protection contre toutes les formes d’usure. Elle a pour mission de promouvoir l’apprentissage à la gouvernance locale participative. Elle est aussi un instrument d’emparement (elle donne de l’énergie aux populations).De ce fait, elle constitue un cadre d’informations, de partages et de réflexions prospectives dans le seul but de changer les conditions de vie des membres. Sa finalité est de manger à sa faim, se soigner et s’éduquer en se libérant de l’endettement.

Les populations défavorisées vivant dans les zones rurales et péri urbaines et n’ayant pas accès aux services sociaux de base comme la nourriture, la santé et l’éducation constituent les principales cibles de la caisse de solidarité.

La caisse de solidarité est dite fonctionnelle quand elle dispose d’un bureau (au minimum trois personnes), d’un règlement intérieur et quand elle octroie des prêts. Le bureau ou comité de gestion est composé des gens qui inspirent confiance et capables de garder un secret (confidentialité).

Ces structures de gestion, sont dirigées par des femmes et des hommes engagés. Ils octroient des crédits sans intérêts aux membres et non membres qui les consultent pour des besoins liés à la nourriture, à la santé et à l’éducation.

Les calebasses de solidarité fonctionnent sur la base d’un règlement intérieur élaboré par les membres. Ces derniers se rencontrent périodiquement et mettent la main dans la calebasse.

Ce geste est appelé Apport Volontaire et Anonyme (AVA) qui respecte la confidentialité. Personne ne connait ce que l’autre a mis dans la calebasse, il ne peut donc apprécier l’apport des autres. A la fin de la rencontre, le contenu de la calebasse est versé au milieu  de la place.

La collecte est comptée de manière transparente devant tout le monde et le montant collecté est annoncé à haute voix à l’assistance.  A ce moment, le trésorier, lui aussi fait à haute voix la situation de la caisse (la somme en caisse plus ou moins les prêts et/ou les remboursements, plus la somme collectée du jour). Ce geste est un apprentissage à la gouvernance locale.

Au-delà des AVA collectés, la caisse reçoit des contributions ou des dons en nature, que l’on garde dans un lieu commun (ex : grenier communautaire) en vue de les redistribuer sous forme de prêts à rembourser sans intérêts.

Les montants collectés dans la calebasse servent prioritairement à régler les problèmes d’urgence pour :

• la santé : soins, ordonnances, consultations médicales…
• l’éducation : frais d’inscription, matériels scolaires… ;
• la nourriture : produits alimentaires (agricoles, halieutiques, cueillette…etc.).

Au-delà de ces priorités, l’argent collecté peut être orienté vers des achats groupés des produits de première nécessité en vue de défendre la collectivité des prix élevés pratiqués par les vendeurs. C’est ce qu’on appelle une action d’auto défense.

En fonction des montants collectés et des opportunités de ressources de la communauté, l’animateur accompagne la caisse dans une activité économique de production d’un bien ou d’un service directement utilisé par les membres.  Ce bien ou service est payable dans une échéance ne dépassant pas trente (30) jours. On l’appelle le  mécanisme d’autofinancement (MAF).

Les prêts octroyés par la caisse de solidarité sont confidentiels et sans intérêts. Pour bénéficier d’un prêt, le membre se rend chez l’un des membres du bureau et/ou du comité de gestion, lui exprime ses raisons qui le poussent à prendre le prêt. Le membre rend compte de l’expression de besoins et dans la plus grande confidentialité rend compte aux autres du bureau et une décision est prises.

Un 1/3 du fonds de la calebasse est toujours gardé pour les cas d’urgence. Le trésorier remet le prêt au bénéficiaire en fixant avec lui la date de remboursement. A la date échue, les membres du bureau et/ou du comité de gestion évaluent les capacités de remboursement de l’emprunteur et décide du recouvrement.