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Editorial

Chaque pays doit pouvoir s’appuyer en priorité sur la production locale de son alimentation

On trouve aujourd’hui dans les échoppes ou les supermarchés de nos villes, une kyrielle de produits importés, simples à l’emploi et très aguichants. Il s’agit même parfois de produits cultivés dans le pays, transformés dans un autre puis réexpédiés sur place. Ces produits dont les matières premières ont été bradées à des prix dérisoires nous reviennent plus chers dans ces échoppes au grand détriment des producteurs locaux qui avaient portant travaillé dans des conditions pénibles. Pour dire l’évidence qu’il y a d’une perte de valeur ajoutée quand on abandonne à d’autres ou qu’on omet de transformer ses propres produits agricoles. Surtout qu’au-delà de la valeur ajoutée, la somme de toutes ces pertes accumulées impacte négativement la création d’emplois et la distribution des revenus. Qui peut s’étonner, dès lors, de la difficulté à résorber de gap de la pauvreté au Sénégal en particulier et dans le continent en général. Pourtant avec une réelle volonté politique, certains produits locaux auraient pu être transformés dans nos pays pour mieux traduire le slogan « consommons ce que nous produisons. En d’autres termes, consommons local ».

Dans le même sillage, la trilogie produire, transformer et consommer, pourrait  régler un tant soit peu le problème de l’emploi, si on sait qu’au Sénégal près de 300.000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail. Malheureusement, on a tendance à privilégier l’exportation. Récemment lors de la première Foire internationale agricole du Nord (FINA) qui s’est tenue à Diama, près de Saint-Louis, au nord du Sénégal, du 4 au 6 juin, presque tous les produits exposés étaient destinés à l’exportation. Des entreprises implantées dans cette zone  s’activent dans le maraichage et près de 80% de leur production sont  destinées à l’exportation. Aussi et dans un cadre général, l’amer constat est qu’en Afrique particulièrement au Sénégal, les produits de l’agriculture subissent très peu de transformation s’ils en subissent. Cela n’est pas sans conséquence sur les habitudes alimentaires. Ces dernières décennies, les consommateurs urbains ont pris des habitudes alimentaires sur lesquelles il sera sans doute difficile de revenir. Ainsi le ‘’pain quotidien’’ qu’on mange en Afrique est à base de blé cultivé dans d’autres continents. Pourtant, il existe bien d’autres céréales comme le mil et le sorgho entre autres céréales cultivées sur place et aptes à la fabrication du pain. Adaptées au goût et à la pratique culinaire, ces céréales peuvent retrouver leur place dans l’alimentation quotidienne des pays du Sud. Dans la même logique, rien ne saurait expliquer l’énorme quantité de lait en poudre et autres produits dérivés que nous importons d’Europe alors que notre continent avec grands ses espaces et ses immenses troupeaux de bovins est réputé zone agro-pastorale par excellence. Quid de l’aviculture qui peine encore à atteindre son plein essor dû de la concurrence des abats de poulets et de poussins  importés.

Il est évident que l’alimentation d’un pays ne peut être produite par lui-même. Il est tout aussi évident que chaque pays doit pouvoir choisir de s’appuyer en priorité sur la production locale de son alimentation.

Une nouvelle donne est possible! Si on s’appuie sur l’agriculture familiale pour promouvoir la notion de produire, transformer et consommer.

La rédaction

 

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