Sessène: La CDS Diameguène débloque plus de deux millions de F cfa pour ses membres.
La COVID-19 a secoué le monde et le Sénégal n’est pas en reste. Même les zones les plus reculées vivent de plein fouet cette pandémie. Des gestes de solidarité fusent de partout. A Sessène dans le département de Mbour, la calebasse de solidarité Diameguène a appuyé ses membres à hauteur de deux millions de F cfa pour mieux vivre avec la pandémie, a indiqué fin juillet Mme Dibor Ngom.
« Pour éviter que nos membres retombent dans la soudure et l’endettement, notre calebasse a financé à ses quarante membres la somme de 20.000 F cfa pour pouvoir acheter des denrées de première nécessité », a confié la secrétaire générale de la CDS de Diameguène.
Mme Ngom par ailleurs conseillère municipale à la commune de Sessène a expliqué comment son organisation est parvenue à surmonter cette pandémie. Teint chair, taille moyenne, le sourire aux lèvres, Dibor est ravie d’exposer les actions que la calebasse a eu à faire depuis l’apparition de cette pandémie au Sénégal, il y’a plus de quatre mois. Assortie d’une robe fleurette bleue, Dibor, la trentaine révolue est très au fait du corona virus. Elle explique les modes de contamination et les conséquences que cette maladie a fait endurer à la population de Sessène comme partout ailleurs.
Le corona virus plus connu sous le nom de COVID-19 a fait son apparition à Wuhan en Chine en décembre dernier. En mars dernier, ce virus a pratiquement fait le tour. En fin juillet, on dénombre plus de 800.000 victimes selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Apparu au Sénégal en mars, le nombre de cas positifs à la COVID-19 continue d’exploser avec les cas communautaires. En fin juillet, le Sénégal a enregistré plus de 13.000 cas, selon le Ministère de la Santé et de l’Action sociale. L’Etat du Sénégal avait pris certaines mesures pour endiguer le virus avant de l’assouplir en début juin. Parmi ces mesures, Il y a entre autre l’Etat d’urgence, le couvre-feu, la fermeture des écoles et l’interdiction des déplacements interurbains. Ce dernier a eu des conséquences malgré l’accompagnement de l’Etat en vivres (riz, sucre, savons, etc.). Malgré cet appui aux ménages, les populations sont frappées de plein fouet par cette pandémie. En milieu urbain, péri urbain comme rural, la situation n’est guère reluisante. En effet, la campagne agricole de l’année dernière n’était pas bonne. Conséquence ! les greniers se vident très rapidement. C’est le cas à Sessène, les greniers qui jadis étaient remplis de vivre, sont vides depuis le mois de mars. « Ici, comme dans beaucoup de zones, la soudure apparaissait au mois d’août. Cette année, la population la vit depuis le mois de mars. A cela s’ajoute la COVID-19 et ses lots de désagréments », se désole Mme Ngom en haussant ses épaules.
50.000 F cfa remis à une dizaine de familles vulnérables
En effet, toutes les femmes de sa calebasse s’activent dans le petit commerce. Malheureusement, avec les mesures prises par le gouvernement, les marchés étaient fermés. Elles ne pouvaient plus mener leurs activités, une situation très difficile pour toutes les femmes. Malgré ces situations, cette dame qui s’active dans l’entraide et la solidarité à travers cette calebasse ne se laisse pas abattre. « Nous avons pris l’initiative d’accompagner tous les membres de la cabelasse. Nous avons débloqué plus de deux millions de F cfa. Une somme qui pourrait permettre aux membres de subvenir à certaines nécessités », a annoncé Mme Ngom. Généreuse qu’elle est, Dibor a ciblé une dizaine de familles qui étaient dans une situation très vulnérable pour augmenter leur financement. « Ces familles qui avaient rencontré des difficultés en terme de récolte ou qui n’ont pas les moyens, nous les avons remis une aide assez consistante de 50.000 F cfa », confie-t-elle. Mieux, poursuit-elle, « la calebasse avait aussi dégagé une certaine somme pour accompagner les jeunes dans la sensibilisation et de la distribution de savons et de détergents ».
La conseillère municipale ne cache pas sa satisfaction. En effet, elle soutient que la COVID -19 a permis de développer des gestes de solidarité à travers le monde. Une attitude qui la réconforte dans les actions que sa calebasse a toujours véhiculées. « Nous osons espérer que cet élan de solidarité sera perpétué, même après cette pandémie », a lancé Dibor qui ne compte pas bouger d’un iota sur la solidarité qui est son sacerdoce. Toutefois, elle souligne qu’elle ne sera pas seule dans ce combat, parce que ses sœurs ont la même détermination et la même abnégation pour porter loin la calebasse de solidarité.
Par ailleurs, la conseillère municipale n’a pas manqué de saluer la relation de collaboration entre sa commune et l’Ong Agrecol/Afrique. Cette dernière accompagne la politique de la commune dans la lutte contre la soudure, l’endettement à travers les calebasses de solidarité installées dans cette zone dont le seul but est de rendre autonome la population.
Par : Ababacar Guèye