La calebasse de solidarité Takku Liguey du village de Diatafaha à Mbeuleup dans le département de Kaffrine, a pu acheter une dizaine de semoirs qu’elle met à la disposition de ses membres pour résoudre la lancinante question d’équipements agricoles. Aujourd’hui, le souhait de la secrétaire de la calebasse, Khady Sall est d’arriver à outiller tous ses membres de semoir pour réduire leur temps de travail dans les champs.
Le soleil décline à l’horizon adoucissant quelque peu la chaleur torride régnante en ce début d’hivernage. Au village Diatafaha de la commune de Mbeuleup du département de Kaffrine, un groupe de femmes accompagnées de quelques hommes parmi lesquels le chef de village a fini de prendre place sous l’ombre d’un grand arbre qui faisait office de place publique. Une calebasse couverte d’un voile blanc trône au milieu du groupe comme pour indiquer aux visiteurs que c’est le jour retenu pour les AVA, Apport Volontaire et Anonyme de la calebasse de solidarité Takku Liguey du village. Un peu en retrait un petit groupe de femmes s’active à mettre en sachet de la poudre de savon et déballer des caisses de bouteilles de produits détergents et autres produits. Le tout sous le regard avisé de la secrétaire de la calebasse, Khady Sall, qui en vrai métronome, supervise à côté de la présidente toutes les opérations. Pour dire un leader au sens propre du terme.
En effet grâce à son leadership avéré et son sens de l’initiative, Khady Sall a su rajouter une nouvelle dimension à la calebasse du village de Diatafaha. Une dimension des plus salutaires parce que réduisant le temps de travail dans les champs pour permettre aux femmes d’entreprendre d’autres activités génératrices de revenus, mais aussi d’augmenter les surfaces à emblaver et par conséquent d’améliorer les rendements.
Sept ans après sa création, la calebasse Takku Liguey a atteint sa vitesse de croisière. Et au-delà de sa mission première qui de soutenir les familles en difficulté relativement à l’éducation des enfants, leur prise en charge sanitaire et l’alimentation, la calebasse s’est dotée d’assez de ressources qui lui ont permis d’acquérir des semoirs et d’une bâche qu’elle met à la disposition de ses membres et du village. « Quand avec les AVA, la calebasse a engrangé une somme de 500 000 francs Cfa, nous avons décidé d’acheter une bâche à raison de 300 000 Francs que nous mettons en location, en cas de besoin, aux membres de la calebasse mais aussi à des autres femmes du village qui ne sont pas membres et d’autres personnes venant des villages environnants qui en expriment le besoin. L’argent issu de la location est reversé à la calebasse », a confié Khady Sall.
De fil en aiguille, avec l’argent des AVA et la location de la bâche, les ressources de la calebasse se sont fortement améliorées. Alors, d’un commun accord, elles ont décidé de multiplier les sources de revenus. C’est ainsi que l’idée leur vient de s’équiper en matériels agricoles plus précisément en semoirs. Surtout que pendant l’hivernage, elles étaient toujours obligées d’aller au niveau d’autres villages pour louer des semoirs. Ce qui naturellement retardait les opérations de semis puisqu’il fallait toujours s’inscrire sur la liste d’attente. Elles se dotèrent alors de cinq semoirs. Ce qui leur permet de gagner non seulement en temps de travail, mais aussi de trouver des ressources additionnelles pour renflouer la caisse de la calebasse puisque les semoirs sont aussi mis en location à raison de 20.000 francs Cfa l’unité.
Après une année de travail, les résultats ont été satisfaisants. Elles ont pu renflouer la caisse de la calebasse. Alors dopées par ces résultats, elles ont acheté quatre autres semoirs après les récoltes de l’année suivante. Est-ce qu’elles comptent s’en arrêter là ? Khady Sall estime que non. « Notre souhait est de faire en sorte que chacune d’entre nous ait son propre semoir. Que chaque membre ressente les retombées de la calebasse.
Sidy Dieng