You are currently viewing VISITE DE LA CHARGÉE DE PROGRAMME ADC

VISITE DE LA CHARGÉE DE PROGRAMME ADC

Mme Vreni Jean Richard satisfait du degré d’appropriation des CDS
Après deux années d’absence liée à la pandémie du Covid-19, la chargée de programme d’Action de Carême Suisse pour le Sénégal a effectué un séjour d’une dizaine de jours au Sénégal. Lequel lui a permis, avec la coordination nationale, de rendre visites à certaines organisations partenaires.

’L’objectif de ma visite au Sénégal après deux années d’absence est de venir travailler avec la coordination nationale mais également rencontrer certains partenaires pour m’enquérir de leur situation. Certes je travaillais à distance avec la coordination nationale, mais cette visite constitue un moment fort d’échanges et d’encouragement des acteurs et actrices qui se meuvent autour du Programme Pays’’, a expliqué Mme Vreni Jean -Richard qui était accompagnée par la coordination nationale. Des visites ont été effectuées chez les partenaires, notamment le COCO-GEP, où Mme Verni et la coordination nationale ont eu à rencontrer les responsables de l’OP mais également visité quelques calebasses et effectué une visite de courtoisie chez la 1ère adjointe au maire de Diossong, par ailleurs membre d’une calebasse de solidarité.

La délégation s’est rendue également à Toubacouta, dans la zone de Fénagie/Pêche-Ile. Là aussi, elle a été accueillie en grande pompe et les femmes lui ont présenté les différentes activités que le réseau de calebasses a pu réaliser. De son côté, la chargée de programme se réjouit de l’engagement des femmes pour mener des activités génératrices de revenus. Elles sont résilientes face à certains phénomènes qui secouent la vie. A cet effet, elle réitère son engagement à les accompagner.

A Asdes, un autre partenaire, elle a assisté à la journée internationale de la femme organisée le mercredi 16 mars au siège de l’organisation à Kaolack. La chargée de programme est revenue du rôle de la calebasse dans les ménages. Elle a remercié tous les membres des CDS qui œuvrent pour son expansion. Le lendemain, elle s’est rendue à la Fédération des Jeunes pour l’Action citoyenne (Fejac) de Médina Sabakh. La délégation a rencontré les autorités politiques et administratives. Au cours de leurs échanges, le sous-préfet de Médina Sabakh, M. Ousmane Thiao n’a pas manqué de féliciter l’ONG pour ses actions au niveau de

Médina Sabakh. Il a profité de l’occasion pour témoigner toute sa satisfaction relativement aux actions de développement que la FEJAC est en train de mener. Le sous-préfet a aussi émis son souhait de voir la FEJAC élargir ses actions dans les trois communes de l’arrondissement de Médina Sabakh. Par la suite, la délégation a rencontré la première adjointe du maire de Médina Sabakh, Mme Ndeye Nguirane Ndiaye et ses collaborateurs. L’adjointe au maire a saisi cette occasion pour rappeler l’importance des calebasses de solidarité et leur impact sur la vie des femmes. La délégation a rencontré la calebasse « Nob sa jëkkër » dirigée par Mme Diallo Badiane dans le village de Médina Sabakh. Le chef du village M. Djibel Touré en a profité pour faire un plaidoyer pour la mise en place d’une maison des femmes dans ladite localité. De leur côté, les responsables de la FEJAC ont magnifié cette visite qui leur tient à cœur. Ils réitèrent leur reconnaissance à AdC et s’engagent toujours à œuvrer pour le rayonnement de la commune de Médina Sabakh. L’équipe d’Action de Carême s’est également rendue dans la zone Sud. A ALSE la coordination nationale et la chargée de programme ont tenu une séance de travail et visité quelques calebasses. ‘’Même avec les réseaux, les gens nous racontent qu’il y a la cohésion sociale, la paix entre les familles et dans les villages. La calebasse est parvenue à changer la vie en société’’, se réjouit Vreni. Même son de cloche à Koussek où les responsables ont accueilli la délégation avec toutes les facettes culturelles de la région.

Ababacar GUEYE

 

ENTRETIEN AVEC…..

…Vreni Jean Richard

chargée de programme Pays AdC Suisse pour le Sénégal

« On nous fait savoir que les calebasses sont porteuses de paix dans les relations inter-villages et même dans les communes »

Après un peu plus de deux années d’absence en terre sénégalaise du fait de la pandémie Covid 19, la chargée de programme pays d’AdC pour le Sénégal, Mme Vreni Jean Richard, vient de boucler un séjour de 12 jours au Sénégal. Une visite de travail qui lui a permis, en étroite collaboration avec la coordination nationale d’Action de Carême Suisse, de passer en revue l’ensemble des programmes en cours d’exécution portés par les organisations partenaires d’AdC. Au terme de sa visite, Mme Vreni nous livre ses premières impressions.

Nat-Bi : Vous venez de boucler un séjour de plus d’une dizaine de jours au Sénégal. Comment appréciez-vous cette visite ?

Vreni Jean Richard : Cela fait plus de deux ans que je ne suis pas venue au Sénégal. Qui aurait pensé alors venir en ces moments-là ? C’était juste le début du Covid. Tout le monde a vu les dommages que la pandémie a engendré ces deux dernières années au plan économique, social, entre autres. Je suis heureuse de revenir au Sénégal. Je suis fière de tout ce que les partenaires et les membres des calebasses de solidarité ont pu réaliser pendant ces deux années difficiles. La capacité de résilience dont ils ont su faire montre pendant ces durs moments de confinement et la façon dont ils ont géré ces deux années de crise m’ont fascinée.  C’est incroyable.

Vous avez aussi visité certaines calebasses et mesuré le degré d’engagement et de détermination de ces calebasses par rapport au programme. Comment percevez-vous cela ?

Il y a des femmes mais aussi des hommes, il faut le dire, qui ont compris que l’approche calebasse de solidarité donne des résultats réels. Elle permet de changer des conditions de vies, pas seulement de façon individuelle, mais aussi au niveau des familles, des ménages et des villages. Même au niveau des réseaux, on nous fait savoir que les calebasses sont porteuses de paix dans les relations inter-villages et même dans les communes. En somme une paix au sein de la communauté. Je pense que la calebasse peut amener le meilleur en ce sens qu’elle permet à chaque membre de s’exprimer. Au début, il y avait des femmes timides qui n’osaient même pas quitter la maison et qui aujourd’hui prennent la parole en public. Elles ont gagné beaucoup de respect. Elles règlent elles-mêmes leurs propres problèmes. Et c’est formidable ! Je suis très touchée par les témoignages qu’elles font en mon endroit. Ce n’est pas pour me jeter des fleurs ni pour me faire plaisir. Ce sont des témoignages qu’elles tirent du fond d’elles-mêmes. Elles racontent comment elles ont pu prendre en charge les frais médicaux de leurs enfants, leur scolarité grâce à la calebasse.

Quelle lecture faites-vous du dynamisme des calebasses de solidarité après le retrait d’Action de Carême de certaines organisations partenaires ?

Très souvent quand un bailleur se retire d’une communauté, le projet est en léthargie, voire s’écroule comme un château de cartes. Ce n’est pas une gaieté de cœur d’arrêter la collaboration avec certaines organisations partenaires, mais le retrait est lié parfois à des contraintes budgétaires. Nous en sommes désolé ! Aujourd’hui le constat est que, malgré le retrait, la plupart des calebasses, surtout à travers les réseaux fonctionnent à merveille, parce qu’il y a des personnes qui croient à cet outil de solidarité. Leur engagement fait que leurs calebasses font partie des plus dynamiques. C’est une leçon que nous avons apprise en termes de durabilité.

Cet engagement, nous l’avons aussi vu chez certains partenaires comme la Fédération des jeunes pour l’Action citoyenne (Fejac) à Médina Sabakh et le réseau des femmes Koussek à Ziguinchor que nous n’avons jamais accompagnés de façon officielle mais qui sont très engagés pour la promotion de la calebasse de solidarité. Ce sont ces genres d’acteurs qui portent les changements.

Vous êtes au terme de votre visite. Peut-on avoir vos impressions sur la coordination nationale relativement aux activités et au suivi des programmes ?

J’ai espoir de n’avoir plus à attendre deux ans pour revenir au Sénégal. Cette visite m’a vraiment marquée. Des personnes que j’aimais beaucoup et qui étaient devenues des amies nous ont quittés. La vie en a décidé ainsi. Je souhaite revenir bientôt et retrouver tout le monde en bonne santé. Vous savez, vous pouvez sillonner les pays et les villes, mais jamais vous ne verrez des gens comme ceux-là de la coordination nationale. Nous avons ici une équipe extraordinaire. Une équipe qui croit à ce qu’elle fait. Une équipe idéaliste, mais des idéalistes réalistes qui ont la pleine certitude que ce qu’ils font et donnent des résultats réels. S’y ajoute que ce sont des gens très disponibles et très démocratiques qui n’imposent pas une vision ou des directives. La coordination nationale travaille en toute collégialité. Elle arrive à organiser les gens sans aucune restriction. Elle leur laisse la liberté de s’exprimer et de développer des innovations. C’est pourquoi, il est aisé de soutenir le programme AdC-Sénégal. Ce n’est le programme d’AdC Suisse mais plutôt le programme des sénégalais qui est exécuté par des Sénégalais.

En est-il de même, selon vous, pour les organisations partenaires d’Action de Carême Suisse ?

Les OP abattent un travail remarquable. Il y a parmi elles qui sont devenues des organisations non gouvernementales (Ong). D’autres ont déposé leurs dossiers pour se muer en coopératives. Certaines OP tiennent leur AG et renouvellent leurs instances. Tout cela montre que ce sont des organisations qui ne sont pas seulement des acteurs qui exécutent des projets, mais aussi elles respectent les statuts et règlements qui régissent leur organisation.

La coordination nationale d’ADC Sénégal est en train de développer son volet communication pour plus de visibilité au travail qui se fait sur le terrain. Qu’en pensez-vous ?

Hier, pendant les travaux de la rencontre des partenaires, on a posé le problème d’absence de visibilité des calebasses. Le coordinateur national d’AdC, Djibril Thiam, a soulevé ce cas. A notre niveau aussi, nous avons eu à mener la même discussion, il y a quelques années. Il s’agissait de voir comment rendre plus visible l’approche des calebasses au niveau national. Nous avons des réseaux comme le RENCAS et le RENOLSE. Toutes ces raisons font que nous avons investi dans la communication avec différents supports (sites web, page facebook, chaine youtube, etc.). Cela a porté ses fruits, même à Lucerne, le siège d’AdC, le département de la communication reprend des articles du Magazine Nat-Bi (Naturelle Biologique). Au Sénégal, l’Ambassade de la Suisse apprécie également les activités que vous relayez. Cela est encourageant.

 Propos recueillis par Aba & Sidy

 

Laisser un commentaire