Une trentaine de participants a répondu, du 15 au 17 septembre 2021 à Thiès, à la 3ème rencontre des partenaires organisée par la coordination nationale d’ACTION DE CAREME SUISSE au Sénégal. Pendant trois jours, les participants ont échangé sur leurs activités déroulées au cours de ce premier semestre 2021. Au terme de ces échanges, Monsieur Djibril Thiam, coordinateur national revient sur les objectifs et les défis de l’heure.
Vos partenaires se sont retrouvés pendant trois jours. Que peut-on retenir de la rencontre après une longue absence liée à la COVID-19 ?
Djibril Thiam : « Ce conclave de trois jours entre dans le cadre des rencontres annuelles que nous organisons avec nos partenaires. Ce sont des rencontres à travers lesquelles nous essayons de former nos partenaires sur des thématiques spécifiques. Cette fois-ci elle porte sur la résilience communautaire dans le cadre de la soudure et l’endettement. Comme le COVID-19 a démontré qu’une stratégie peut être efficace mais qu’un phénomène ou un choc peut la déstabiliser. C’est pourquoi, nous essayons à travers cet atelier d’aider à mieux appréhender l’importance d’intégrer la résilience dans les stratégies de lutte contre la soudure et l’endettement. Nous avons durant ces trois jours échangé sur l’évolution des 12 réseaux de calebasses de solidarité, échangé sur le niveau de performance de ces réseaux et discuté sur 4 modules de résilience communautaire dans la lutte contre la soudure et l’endettement dans ce contexte du Sahel.
Quatre modules sur la résilience communautaire dans la lutte contre la soudure et l’endettement ont été présentés. Quels sont les défis qui attendent vos partenaires ?
Le développement appelle à des changements. Actuellement au Sénégal, nous traversons la soudure, l’un des défis majeurs qui attendent nos partenaires, c’est d’abord celui de la consolidation des stratégies parce que le contexte du COVID a démontré que nos stratégies ont été aussi adaptées. Nous voudrions que nos partenaires consolident davantage les stratégies que nous avons mises en place. Le second défi qui attend nos partenaires c’est celui relatif au développement du réseautage des CDS. Parce qu’on ne peut pas continuer à financer les calebasses de solidarité à la base depuis des années. Les partenaires doivent travailler davantage à la consolidation des réseaux au niveau de la proximité, au niveau communal et au niveau départemental et au niveau national. Le dernier défi est celui d’échanges d’expériences, parce que les partenaires n’ont pas les mêmes niveaux d’évolution. Nous pensons qu’il est important que chaque partenaire puisse apprendre de l’autre afin qu’ensemble nous puissions constituer un mouvement social fort apte à promouvoir la lutte contre la soudure et l’endettement au Sénégal à travers la stratégie de calebasse de solidarité.
Vos partenaires abattent un travail important sur le terrain, mais les résultats ne sont pas souvent partagés. Qu’est-ce que vous leur recommandez ?
Le suivi est important, on peut travailler sur le terrain pendant des années mais le compte rendu s’avère indispensable aussi bien pour la structure que pour le bailleur afin de mieux comprendre les activités réalisées en fonction de celles prévues. C’est la raison pour laquelle nous leur demandons de travailler davantage sur le reporting, sur le monitoring mais surtout de partager leurs résultats avec les acteurs à la base. C’est pourquoi, il a été recommandé, durant les ateliers, que les partenaires, dans leur zone respective, organise chaque année, une journée de partages de monitoring avec les collectivités locales, les services décentralisés pour qu’ensemble nous puissions voir les effets et les pas qui ont été franchis par leur partenaire.
Un cabinet a fait l’évaluation de quatre de vos organisations partenaires. Quelles appréciations vous en faites ?
Nous avons eu à faire une évaluation avec quatre de nos partenaires, il s’agit d’ALSE (Association pour la Lutte contre la Soudure et l’Endettement) en Casamance, d’UCEM (Union des Comités Ecologiques de la vallée du Mininky) à Koungheul, d’ADK (Association pour le Développement de Keury-Kao) à Thiès et de Bamtaaré au Fouta. L’objectif de l’évaluation était de mesurer les effets produits par les projets de ces partenaires dans la lutte contre la soudure et l’endettement. Le constat unanime est que la stratégie calebasse de solidarité est pertinente. Elle est efficace, durable et résiliente. Maintenant, il reste à améliorer certains aspects institutionnels liés aux partenaires à savoir le développement institutionnel. A ce titre, nous allons travailler avec un consultant qui va les aider à améliorer leur structuration organisationnelle, mais surtout à diversifier leurs partenariats parce que c’est important. On ne peut pas tout financer en tant qu’organisation. Il y a des aspects qu’on ne peut pas financer, mais un autre partenaire pourrait les aider à les financer parce que c’est une préoccupation des bénéficiaires de la base.
Propos recueillis par A.G et Sidy Dieng